NAISSANCE D'UNE BANDE-DESSINÉE
Etape décisive de la construction d’une planche, le découpage se conçoit comme
une recherche de lisibilité, de cohérence graphique et d’équilibre entre les cases.
On apprécie là si une mise en tension dans le récit fonctionne
ou non. Le choix de tel ou tel plan, de zoomer ou non sur un personnage, détermine
en effet l’impact d’une scène sur le lecteur. On entre dans le registre de l’émotion.
L’amorce de ce travail est souvent un simple brouillon, parfois illisible
pour tout un chacun.
L’enchaînement des cases est avant tout une sensation, une image mentale que le dessinateur
couche sur le papier.
Pour cette étape j’ai souvent en tête le lieu de la scène, un peu comme
si une caméra intérieure me permettait d’évoluer dans celle-ci et de tourner autour des personnages.
Je m’appuie évidemment sur les pages du scénario qui déjà en elles-même découpent et rythment le récit.
A moi de juger si un plan suggèré par le scénariste
est pertinent ou non.
Souvent j’ai à cœur de composer l’ensemble de la planche. C’est une difficulté de plus mais
je reste attaché à la dessiner dans sa totalité sur une feuille de papier 60 X 40cm, et non case par
case, indépendantes les unes des autres. Reste à garder en tête que les bulles viendront se
placer dans chaque vignette. Un espace doit déjà leur être réservé à ce stade.